ISPROM
ISTITUTO DI STUDI E PROGRAMMI
PER IL MEDITERRANEO
Mediterraneo, Russia, Sardegna
Da antonio Gramsci a luigi
Polano
Sassari, 1 - 2
dicembre 2017
Les Grimaldi et la Mer Noire
OLEG BARABANOV
MGIMO-Université
d’Etat des relations internationales de Moscou
SOMMAIRE:
1. Renforcement des positions de Gênes sur la riviera
du ponant. Gênes et Monaco avant l’époque des Grimaldi. – 2. Gênes et le Saint Empire romain.
Formation des partis politiques des guelfes et des gibelins à Gênes.
– 3. Réorientation de la politique commerciale de Gênes
vers la mer Noire après les Etats des croisés.
– 4. Développement
administratif des colonies génoises.
– 5. Les fondateurs de la famille Grimaldi dans
l’histoire de Gênes. – 6. Le rôle de la famille Grimaldi dans la vie politique génoise
au XIIIe siècle. Les Grimaldi liés au parti guelfe. François Grimaldi prend le
contrôle de Monaco en 1297. – 7. Les Grimaldi au pouvoir
à Gênes. – 8. Les Grimaldi à Gênes du
XVe au XVIIIe siècles. Implantation définitive de la famille Grimaldi à Monaco. – 9. Hypothèse de la présence éventuelle de François et
Rainier Grimaldi en mer Noire. – 10. Représentants
de la famille Grimaldi en mer Noire et dans d’autres colonies génoises aux XIVe
et XVe siècles.
La Maison Grimaldi est une des plus anciennes
familles princières d’Europe. La dynastie règne sur la Principauté de Monaco
depuis le XIIIe siècle, c’est pourquoi l’étude de l’histoire de cette famille
est extrêmement importante pour l’interprétation des sources de l’ensemble de
l’Europe contemporaine.
L’aspect
historique peut jouer un grand rôle également pour le renforcement de la
coopération bilatérale entre Monaco et la Russie. Dans ce contexte, l’étude des
activités des représentants de la famille Grimaldi dans la région de la mer
Noire aux XIIIe-XVe siècles peut devenir un élément très important.
Il est
question des activités menées dans les colonies administratives et commerciales
génoises de cette région. Comme la famille Grimaldi est d’origine génoise, ses
représentants ont grandement contribué au développement économique et culturel
non seulement de Monaco mais aussi de Gênes.
Comme la
mission principale des Génois dans le bassin de la mer Noire était d’organiser
des opérations commerciales lointaines avec l’Asie centrale en suivant
l’itinéraire de la Route de la soie, les activités de la famille Grimaldi dans cette région
constituent une base historique solide pour la coopération, à l’heure actuelle,
de la Principauté de Monaco avec la Russie. Ainsi, ces racines historiques
s’inscrivent bien dans le contexte eurasiatique de la politique culturelle
actuelle.
A l’époque du déclin de l’empire carolingien
au Xe siècle, la Ligurie est devenue un champ de bataille entre les différents
prétendants au trône du roi d’Italie. En 943, le roi qui gouvernait alors
l’Italie, Hugues d’Arles (de Provence) s’efforçait par tous les moyens
d’affaiblir son principal adversaire, le margrave Bérenger d’Ivrée. C’est
pourquoi il a décidé de s’allier à trois comtes du nord de l’Italie inféodés à
Bérenger et leur a octroyé à chacun un morceau de la côte ligure pour leur
donner la possibilité d’avoir un accès à la mer. Cette décision a été confirmée
en 951, après la mort d’Hugues, par son adversaire Bérenger, qui est devenu à
son tour roi d’Italie sous le nom de Bérenger II.
Ces trois territoires ont obtenu le statut
de marche, un fief militaire particulier. Gênes et les régions adjacentes
de la Ligurie orientale ont fait partie de la marche d’Obertengue, dont le nom
provient de celui de son dirigeant Oberto, comte de Luni et margrave de Milan.
Il est important de noter que le territoire de
la Ligurie a été divisé administrativement dans le cadre de cette réforme. En
fait, les trois centres de l’Italie du nord-ouest (Milan, Vercelli de
Montferrat et Turin) ont chacun obtenu une partie de la côte ligure. Outre la
marche d’Obertengue déjà citée, il y avait la marche Aleramica, dirigée par
Alérame, comte de Vercelli (Montferrat), qui comprenait les régions situées à
l’ouest de Gênes (Albenga et Oneille). Les territoires qui se trouvaient à
l’extrémité ouest de la Ligurie (San Remo et Vintimille) ainsi qu’autour de
Nice et Monaco ont été inclus dans la marche, dirigée par Ardouin, comte de
Turin et appelée par conséquent Marche Arduinica.
Ce démembrement administratif de l’intégrité
territoriale de la Ligurie a eu une influence considérable sur le développement
ultérieur de la région. Tout d’abord il a eu pour résultat le développement en
parallèle, et souvent de manière compétitive, de Gênes et d’autres centres de
la Ligurie occidentale (surtout Vintimille). Mais il est aussi devenu la source
de conflits militaires fréquents entre ces villes.
Par ailleurs, la division territoriale de la
Ligurie a largement contribué à exacerber les tensions politiques intestines au
sein même de Gênes aux XIIe-XIVe siècles. Comme à cette époque les élites de la
ville faisaient partie de groupes politiques qui s’affrontaient, leurs
partisans avaient souvent recours dans leur jeu politique aux forces des villes
de la Ligurie occidentale, et les partis qui perdaient dans la lutte pour le
pouvoir à Gênes même, cherchaient souvent refuge dans l’ouest de la Ligurie et
la région de Nice.
C’est ainsi que les différentes branches de
la famille Grimaldi de Gênes se sont fixées dans les forteresses et les
châteaux-forts de la Ligurie occidentale et de la région de Nice. Il convient
de considérer la prise du château de Monaco, situé entre Vintimille et Nice,
par des membres de la famille Grimaldi en 1297, comme faisant partie intégrante
de ce processus. Cet événement a servi de point de départ à la branche
monégasque des Grimaldi et à la création de la Principauté de Monaco.
A cette même époque Gênes commence à
renforcer ses relations commerciales avec diverses régions de la mer
Méditerranée. Au cours des Xe et XIe siècles les Génois ont établi des contacts
commerciaux avec l’Egypte musulmane. Leurs navires transportaient aussi souvent
les chrétiens qui se rendaient en pèlerinage à Jérusalem. Par exemple, dans les
années 1080, Godefroy de Bouillon, le futur chef des croisés, est parti sur le
navire génois « la Pomella » pour son premier pèlerinage à Jérusalem
en passant par le port d’Alexandrie.[1]
Avec le
début des croisades en 1096 la participation de Gênes aux affaires de la
Méditerranée orientale s’est beaucoup intensifiée. La marine génoise a prêté
main forte lors du siège des forteresses côtières d’Antioche et de Tripoli par
les croisés, et les Génois ont participé à la prise de Jérusalem en 1099. En
échange de l’aide maritime et financière qu’ils ont accordée au roi Baudoin
1er, monté sur le trône de Jérusalem en 1100, ils ont obtenu d’importants
privilèges commerciaux et des franchises judiciaires dans le nouvel Etat, aussi
bien le droit à une large part du butin de guerre, que celui de fonder des
factoreries autonomes dans de nombreuses villes du royaume. Il existe une
chronique historique dédiée à la participation des Génois à la première
croisade, intitulée « Libération des villes d’Orient », rédigée par
Caffaro qui a assisté aux événements. A partir de ce moment-là le commerce
maritime lointain avec la Méditerranée orientale devient un élément clé de la
vie économique de Gênes[2].
Pendant
qu’ils renforcent leurs positions dans les Etats des croisés, les Génois
commencent à établir des relations diplomatiques et commerciales avec Byzance.
Au cours du XIIe siècle les Génois envoient très souvent des ambassades à
Constantinople. L’une
d’entre elles est reçue en 1142,[3] et en 1155 les Génois ont obtenu de
l’empereur byzantin Manuel Comnène d’avoir une rue entière, une factorerie
commerciale ainsi que leur propre église à Constantinople (ruam et fundicum et ecclesiam in Constantinopoli)[4].
Au début
des expéditions commerciales lointaines lancées après la première croisade, la
puissance financière et militaire croissante de Gênes lui permet de renforcer
en parallèle son contrôle sur le territoire ligure. En Ligurie occidentale les
comtes de Vintimille deviennent le principal adversaire régional des Génois et
au XIIe siècle les deux villes s’affrontent à de nombreuses reprises sur mer.
En 1130 les Génois soumettent les comtes de
Vintimille et construisent une tour de guet à San Remo qui est tout près.[5] Mais Vintimille tente en permanence de se
libérer de la tutelle génoise, si bien qu’en 1140 Gênes entreprend une nouvelle
campagne contre cette ville.[6] En 1157, le comte de Vintimille cède à
nouveau sous serment tous ses châteaux et ses biens à la commune génoise.[7]
Au XIIe siècle, les annales génoises commencent
à faire état de Monaco et des territoires environnants. Ainsi, en 1167, au
cours de la guerre navale qui s’est déroulée entre Gênes et Pise au large des
côtes de Provence, les Génois ont armé une expédition militaire maritime, dont
l’itinéraire passait, comme l’indique le chroniqueur génois Oberto Cancelliere,
près de Monaco (parte Monachi) et des
montagnes du cap Martin. Puis la flotte génoise s’est rendue jusqu’à Nice et à
l’île de Saint-Honoré, où elle a mis la flotte pisane en fuite.[8] En 1170, les habitants de Nice et de San
Remo ont participé à la nouvelle campagne des Génois contre les Pisans, en
armant un bâtiment de guerre pour leur flotte[9]. En 1173, les Génois mènent de nouveau des
actions militaires dans la région de Monaco (ad partes Muneia), cette fois contre les marquis Malaspina, et
construisent dans cette région un nouveau château à Villefranche[10]. Il est intéressant de noter qu’une phrase
des annales génoises de cette époque indique que la commune de Gênes
considérait comme sien l’ensemble de la riviera, de Portovenere qui se trouve
près de la frontière avec la Toscane jusqu’à Nice (a Portu Veneris usque Niciam).[11]
En 1174, Gênes reçoit, dans le cadre des privilèges
qu’elle a obtenus du comte Raymond V de Toulouse, le rocher de Monaco pour y
construire une forteresse[12]. En 1191 ce droit est confirmé par
l’empereur Henri VI[13]. Les Génois appliquent ce droit en 1215 et
construisent le château de Monaco, dénommé le « vieux château», également
aux fins de résister à Vintimille[14]. La date exacte du début de sa construction,
le 10 juin 1215, s’est conservée dans les annales génoises, de même que le nom
du consul Fulco di Castellо, envoyé par la commune de Gênes pour diriger
les travaux[15].
A cette
époque, Gênes a également essayé de renforcer sa présence économique plus vers
l’ouest sur la côte d’Azur et en Provence. En 1138 les Génois ont obtenu des
privilèges commerciaux à Antibes et en 1143 à Montpellier.
Durant la
seconde moitié du XIIe
siècle, l’Italie du nord est devenue la zone d’activités de l’empereur du Saint
Empire romain Frédéric 1er Barberousse. Il était en conflit avec le pape et
organisait des campagnes militaires contre les Communes italiennes. C’est
pourquoi deux partis se forment, à partir de cette époque, pratiquement dans
chaque grande ville italienne : la faction des partisans de l’empereur,
appelés gibelins, et celle des partisans du pape, dénommés guelfes. Ces partis
s’affrontaient durement, si bien qu’il se produisait très souvent des heurts
violents et même des guerres civiles à grande échelle.
Le même
genre de situation s’est créé aussi à Gênes, qui en sa qualité de port de
commerce important et prospère présentait un intérêt particulier pour
l’empereur. Vers le XIIIe siècle des factions de guelfes et de gibelins ont
donc commencé à se former au sein de ses élites. Parmi les quatre familles les
plus illustres de Gênes, les Grimaldi et les Fieschi ont pris le parti des
guelfes, et les Doria et les Spinola celui des gibelins.
Les conflits intra-urbains se sont alors
intensifiés et ont eu des effets négatifs sur l’action et le consensus des
consuls de la commune, qui représentaient les diverses communautés urbaines.
Pour résoudre ce problème il a été décidé, à la fin du XIIème siècle, de
changer le système de gouvernement de la commune de Gênes et de transférer la
magistrature suprême des consuls de la ville à une personnalité étrangère à la
cité, qui n’avait pas de lien avec les partis de Gênes et était donc plus
neutre.
Voilà pourquoi la commune des consuls cède la
place dans l’histoire institutionnelle de Gênes à l’étape de la commune dirigée
par un haut magistrat, appelé podestat, qui venait d’une autre ville et était
élu pour un an. Le premier podestat étranger est arrivé dans la ville en 1190.
Le XIIIème siècle a entraîné une modification
profonde des itinéraires commerciaux des Génois en Méditerranée. Elle est
surtout liée au fait qu’au cours de ce siècle les croisés sont progressivement
expulsés de la côte orientale de la Méditerranée. Cela s’est terminé par la
chute de la dernière forteresse des croisés à Saint-Jean d’Acre en 1291. Par
conséquent, les marchands italiens ont également perdu leurs factoreries
commerciales du royaume de Jérusalem et des autres Etats des croisés. C’est
pourquoi la côte orientale de la Méditerranée a cessé d’être le point de
jonction des commerçants d’Europe occidentale avec la route de la soie, et les
républiques maritimes italiennes ont donc été obligées de chercher de nouveaux
points de contact pour commercer avec l’Orient.
Ces changements ont également eu pour
conséquence l’exacerbation de la concurrence entre Gênes et Venise en vue
d’obtenir la prépondérance commerciale à Constantinople. Les Vénitiens ont
rompu les premiers brusquement le statu quo qui s’était instauré. Profitant du
fait qu’ils fournissaient la flotte devant transporter les croisés de la
quatrième croisade en orient, ils ont réussi à modifier la destination de
l’expédition. Et au lieu d’envoyer les troupes croisées en Terre sainte, ils
les ont conduites jusqu’à la capitale de l’empire byzantin orthodoxe.
Constantinople a été prise et saccagée par les croisés en 1204, et Byzance a
cessé un certain temps d’exister. Les croisés catholiques ont créé sur une
partie de son territoire un empire latin, dans lequel Venise a obtenu des
privilèges commerciaux et financiers exclusifs. Gênes s’est retrouvée, par là
même, évincée de ce marché.
En conséquence, Gênes a commencé à soutenir
la lutte de l’empire de Nicée, créé par les Grecs orthodoxes dans une des
parties de l’ancienne Byzance, contre l’empire latin. Cette entreprise a été un
succès. En 1261, l’empire de Nicée soutenu par les Génois remporte la victoire,
l’empire latin cesse d’exister, Constantinople repasse sous contrôle grec et
Byzance est restaurée. A la suite de quoi le nouvel empereur byzantin octroie
précisément aux Génois les principaux privilèges commerciaux dans la ville. Les
Génois se mettent alors à développer activement leur factorerie située près de
Péra, sur la côte nord de l’estuaire de la Corne d’or. La tour de guet ronde
génoise de Péra est conservée jusqu’à nos jours.
Son implantation à Constantinople au moment
de la restauration de Byzance a permis à Gênes de développer son réseau
commercial dans un nouveau secteur, celui de la mer Noire, afin
d’organiser à partir de ses côtes le commerce avec l’Orient et de dynamiser
l’itinéraire nord qui rejoint la Route de la soie. A cours des années1260-1290,
les Génois ont entrepris la création d’un réseau de colonies en mer Noire. La
plus importante était Caffa en Crimée, l’actuelle Feodosia.
Outre Caffa, les colonies génoises
importantes du bassin de la mer Noire et la mer d’Azov étaient Soldaya
(aujourd’hui Soudak) et Tchembalo (Balaklava actuellement) en Crimée, Tana à
l’estuaire du Don, Copa dans l’embouchure du fleuve Kouban, Mapa (maintenant
Anapa), Sevastopoli (l’actuelle Soukhoumi) et Trebizonde sur la côte sud. Les
principaux adversaires des Génois, les Vénitiens, ont développé eux aussi un
réseau commercial en mer Noire et mer d’Azov, leurs factoreries les plus
importantes étaient Tana et Trebizonde.
La commune de Gênes organisait la structure
administrative de ses colonies. Dans la plupart, un consul est le plus haut
magistrat, mais à Péra c’est un podestat, nommé par Gênes généralement pour un
an. D’autres fonctionnaires sont envoyés pour s’occuper des impôts, de la
défense, des travaux de construction, de la vérification des comptes, etc. Des
organes judiciaires et des notaires étaient en place dans les colonies les plus
importantes, Péra et Caffa. Il se peut que les actes notariés (légalisations de
contrats, de mandats et de procurations d’ordre commercial et financier, actes
de représentation d’intérêts, testaments, etc.) constituent précisément une des
sources de renseignement les plus riches sur l’histoire de Caffa et des autres
colonies génoises de la région. La plupart de ces documents sont conservés dans
les Archives d’Etat de Gênes.
Caffa est rapidement devenue un centre
d’attraction pour de nombreux représentants des grandes familles génoises. Ils
y obtenaient des fonctions administratives, armaient des navires et menaient
des opérations commerciales. Ils comptaient de nombreux membres de la famille
Grimaldi. Dans le cadre des conflits entre les guelfes et les gibelins,
signalés plus haut, qui émaillaient la vie politique de Gênes, les membres du
parti qui avait perdu étaient obligés de quitter momentanément Gênes et
préféraient souvent dans ce cas passer un an à Caffa. Ainsi les actes notariés
signalent, en 1290-1291, la présence à Caffa de tout un groupe de représentants
de la famille Grimaldi, car à cette période, leurs adversaires du parti des
gibelins, les familles Doria et Spinola, étaient au pouvoir.
Des murs d’enceinte et des tours de pierre
ont progressivement été érigés autour des plus grandes colonies de la région,
et des églises et d’autres édifices publics ont été construits à l’intérieur.
Les ruines impressionnantes des forteresses de Caffa, Soldaya et Tchembalo se
sont conservées jusqu’à nos jours.
Les affaires sont restées florissantes dans
la colonie génoise de Caffa pendant deux siècles, jusqu’en 1475, quand toutes
les colonies génoises de la région ont été prises par les Turcs ottomans.
Le premier
ascendant connu de la famille Grimaldi, Otto Canella, est déjà consul (plus
haut magistrat) de la commune de Gênes en 1133[16] et en 1135[17]. Au cours de son consulat, en 1133, un
traité de paix met fin à la guerre entre Gênes et Pise.[18]
Son fils, Grimaldo Canella (qui est à
l’origine du nom de la famille Grimaldi) est également consul de la commune de
Gênes en 1162[19], 1170[20] et 1184.[21] En 1162[22] et en 1166[23] il fait partie des ambassadeurs de la
commune de Gênes auprès de l’empereur du Saint Empire, Frédéric 1er
Barberousse. En 1169 il est parti en mission au Maroc en qualité d’ambassadeur[24]. L’année suivante, en 1170, Grimaldo a
participé aux pourparlers militaro-diplomatiques de Gênes avec les comtes de
Lavagna, qui s’étaient emparés d’un château génois.[25] Cette même année 1170 Grimaldo a commandé la
flotte génoise qui a remporté la victoire sur Pise, l’ennemie de Gênes[26] et en 1174 il a été envoyé en ambassade à
Constantinople[27].
Le fils de Grimaldo, Oberto Grimaldi, devient
à son tour consul de justice en 1197[28] et fonde l’église San Luca à Gênes[29]. En 1194 il se retrouve au centre de
conflits intra-urbains à Gênes et sa maison est assiégée[30].
Il existe aussi des informations sur des
activités menées plus tard à Gênes par d’autres membres de la famille Grimaldi.
En 1227 au moment de la révolte de Guglielmo de Mari contre les autorités de
Gênes, Oberto Grimaldi (fils du précédent Oberto) a prononcé un discours contre
les conjurés[31].
En 1262, immédiatement après le renversement
du capitaine du peuple de Gênes, Guglielmo Boccanegra, Luca Grimaldi intègre le
collège des 15 gouverneurs provisoires de Gênes et fait partie des ambassadeurs
de Gênes auprès du pape Alexandre IV chargés d’étudier l’idée d’une nouvelle
croisade[32].
Pierinо Grimaldi
commande en 1263 (peu de temps après la signature du traité de Nymphée, conclu
entre Gênes et Byzance contre Venise) la flotte de Gênes contre les Vénitiens,
mais il périt au combat durant la bataille navale de Malvoisie près de
Negroponte[33]. Le fils d’Oberto, Lucchetto Grimaldi
commande lui aussi la flotte génoise en 1271[34] et est par ailleurs un poète connu.
Après le
renversement de Guglielmo Boccanegra à Gênes, les guelfes et les gibelins se
battent à nouveau entre eux pour le pouvoir dans la ville, et les gibelins prennent
le dessus. Les Grimaldi, qui font partie de la faction guelfe (avec les
Fieschi) sont expulsés de la ville vers la riviera occidentale en 1265 au cours
du conflit qui a lieu à Gênes entre les guelfes et les gibelins (familles Doria
et Spinola)[35]. Lucchetto Grimaldi s’empare alors de
Vintimille et devient seigneur de la ville, après avoir repoussé les attaques
des gibelins de Gênes[36]. Les Grimaldi prennent également les
châteaux de Delfino et Stella (mais les Gibelins les délogent vite de celui de
Stella). La plupart des guelfes s’allient alors au roi de Naples, Charles
d’Anjou. En 1273 Franchino Grimaldi commande la flotte guelfe du roi de Naples
lors de la tentative ratée pour prendre Gênes[37]. Une paix est conclue en 1276, grâce à la
médiation du pape Innocent V, mais en 1278 les guelfes entrent à nouveau en
conflit contre les gibelins et prennent la ville de Chiavari sur la riviera du
levant[38]. En 1283, le Génois Natta Grimaldi
commande la flotte pisane contre les gibelins de Gênes au cours de la guerre
qui oppose alors Gênes gibeline à Pise[39].
En janvier 1289, au moment de l’expiration du mandat
des capitaines du peuple (nom donné aux plus hauts magistrats de la commune à
cette époque) Oberto Doria et Oberto Spinola, les guelfes dirigés par les
Fieschi et les Grimaldi soulèvent une insurrection à Gênes et prennent la
cathédrale San Lorenzo. Mais la révolte est réprimée et les meneurs sont
expulsés de la ville ; ils sont cependant autorisés à y revenir au bout de
quelques jours[40]. Du reste, immédiatement après ces
événements, une grande partie de la famille Grimaldi sera obligée de quitter
Gênes et certains de ses membres partiront pour la mer Noire afin d’y réaliser
des opérations commerciales. Des documents font état de leur séjour dans la région
en 1289 et 1291.
En
décembre 1296 les
Grimaldi et les Fieschi, qui étaient les alliés du roi de Naples Charles II
d’Anjou, se sont de nouveau soulevés contre les Doria et les Spinola. La guerre
civile s’est poursuivie dans la ville pendant un mois et demi, après quoi les
guelfes en ont été bannis[41]. Juste après ces événements François
Grimaldi et ses proches se sont emparés de Monaco.
En 1300, cinq galères militaires des Grimaldi
accostent au port de Gênes, leurs soldats tentent de prendre la ville, mais ils
sont repoussés[42]. A ce moment-là Charles d’Anjou, qui est
également roi de Sicile, est chassé de Sicile mais reste roi de Naples, et le
représentant de la dynastie aragonaise devient roi de Sicile. En raison de la
forte présence de marchands génois en Sicile, les deux rois essaient chacun de
leur côté de se les allier.
Charles II d’Anjou roi de Naples, possède à
ce moment-là, en sa qualité de comte de Provence, également la côte sud de la
France, c’est pourquoi il rend aux Génois, dès 1289, le château de Roquebrune
près de Monaco, que son père leur avait été pris[43]. En 1300, Charles d’Anjou conclut une
alliance avec Gênes, dans le cadre de laquelle il s’engage à lui restituer le
château de Monaco et le fort de Labegio, pris par les Grimaldi en 1297, en
échange de son aide en Sicile. En retour, Gênes prend l’engagement de rendre
aux Grimaldi leur maison de Gênes et de couvrir les pertes subies par les
guelfes à la suite de leur bannissement de la ville. Mais comme Charles ne
tient pas ses promesses, le gouvernement gibelin de Gênes, à la tête duquel se
trouve la famille Doria, commence à se rapprocher du roi de Sicile, tant et si
bien que le pape excommunie la ville de Gênes. Finalement, en juin 1301 un
nouvel accord est conclu, avantageux pour Charles d’Anjou, et Gênes se range de
son côté[44]. Après quoi, pendant un certain temps la
famille Grimaldi est dépossédée du château de Monaco, qui passe sous l’autorité
directe de la commune de Gênes. En 1302, une paix est conclue entre Charles II
d’Anjou roi de Naples et Frédéric III d’Aragon roi de Sicile.
En 1306 de nouvelles échauffourées entre
civils éclatent à Gênes. Cette fois une coalition, qui réunit les guelfes
(Fieschi et Grimaldi) et une partie des gibelins (les Doria et une branche des
Spinola, la famille San Luca) s’oppose à l’autre branche des Spinola, la
famille de Lucoli, en raison de la puissance acquise par Opizzino Spinola de
Lucoli. Les Lucoli remportent la victoire et chassent à nouveau leurs
adversaires de la ville. Après ces événements, les Doria et les Grimaldi
prennent ensemble les châteaux de Taggia et d’Oneille sur la riviera ligure du
ponant, puis quand la paix est conclue en décembre 1306, ils sont autorisés à
revenir à Gênes[45].
De 1313 à 1317 les échauffourées sont
permanentes entre les Doria et les Spinola, si bien que les guelfes en
profitent pour prendre le pouvoir à Gênes ; en décembre 1317 Gaspare
Grimaldi et Carlo Fieschi sont élus capitaines du peuple[46]. Les Doria et les Gibelins, en revanche, se
retranchent sur la riviera occidentale. Après avoir conclu une alliance avec
les comtes de Vintimille et de Lenguelia et s’être emparés des villes d’Albenga
et de Savone, ils commencent une guerre en s’alliant avec les Milanais. Les
guelfes, en retour, demandent l’aide du roi de Naples Robert d’Anjou (fils de
Charles II), chef du parti guelfe en Italie, et le 27 juillet 1318, les
capitaines du peuple se démettent de leurs fonctions et le parlement du peuple
transmet le pouvoir de la ville au roi de Naples, qui nomme son vicaire général[47]. Au cours des années suivantes, les combats
entre les Guelfes et les Gibelins n’ont pas cessé sur les côtes de la Ligurie
et dans les colonies de la Méditerranée, et c’est dans ce contexte que se sont
produits les affrontements de 1323 entre la flotte guelfe des Grimaldi et les
habitants gibelins de Péra, colonie génoise située dans les faubourgs de
Constantinople. La paix a seulement été signée le 1er mars 1331 en raison de la
menace catalane qui pesait sur Gênes. Puis, toujours en 1331, les Grimaldi ont
reconquis Monaco et Charles 1er Grimaldi a pris le titre officiel de Seigneur
de Monaco.
La guerre entre Gênes et les Catalans a
commencé parce que le pape Boniface VIII a donné dès 1297 en fief perpétuel au
roi Jacques II d’Aragon la Corse et la Sardaigne, qui faisaient partie des
domaines pontificaux, afin qu’en échange il rende la Sicile au roi de Naples,
alors que les précédents papes avaient déjà donné aux Pisans et aux Génois une
série d’endroits sur ces îles. Les Aragonais conduisent d’abord une guerre de
longue durée contre Pise ; après la paix de 1326, les Catalans colonisent
la Sardaigne, si bien que les Pisans et d’autres habitants cherchent refuge
dans les possessions génoises de l’île. Il s’ensuit un conflit entre Gênes et
les Catalans, qui envoient en 1330 leur flotte vers Monaco, saccagent le
littoral de Menton et menacent Gênes même[48]. Une fois la paix conclue entre les guelfes
et les gibelins, les Génois arment en 1332 une flotte, qui fait voile sous le
commandement d’Antoine Grimaldi contre les Catalans et s’empare des côtes des
îles de Majorque et de Minorque[49]. Une paix est conclue avec le roi d’Aragon
en 1336 et les Génois conservent leurs possessions en Sardaigne et en Corse.
En 1335, le roi de Naples perd le pouvoir à
Gênes au profit des gibelins, Raffaele Doria et Galeotto Spinola di Lucoli. Les
guelfes se retranchent dans les châteaux des Grimaldi à Monaco et Roquebrunе[50].
A cette époque des représentants de la
famille Grimaldi commencent à prendre part aussi à la politique d’autres villes
d’Italie et pays d’Europe. En 1283 Renato Grimaldi commande la flotte
française, puis il devient le seigneur héréditaire de Vintimille[51]. Corrado Grimaldi, fils de Bonvassallo est
podestat (premier magistrat) de Bologne en 1306.[52] Des membres de la famille Grimaldi
deviennent princes de Salerne[53] et, en 1310, Bertone Grimaldi est vice-roi
de Calabre[54].
A Gênes
même, quand Simone
Boccanegra, porte-parole des idées des couches populaires, est le premier à
être élu doge de la ville en 1339, il est décidé que les membres des familles
nobles et notables ne pourront accéder à cette fonction et que les guelfes
devront être écartés de la fonction publique. Durant les troubles qui
s’ensuivirent, Rebella Grimaldi se fit attaquer et la foule demanda sa mort au
doge, mais le doge le laissa partir[55]. Les Grimaldi quittèrent de nouveau la ville
et se retranchèrent à Monaco et à Vintimille, d’où ils effectuaient des
incursions sur les côtes de la Ligurie contre Boccanegra[56]. En automne 1345 les Grimaldi envoyèrent de
Monaco une flotte composée de 30 galées et 10000 fantassins pour prendre Gênes,
mais au printemps 1346 la marine de Gênes la repoussa, et elle se mit à l’abri
à Marseille. Ils se placèrent alors sous le commandement du roi de France et
prirent part à la guerre de Cent Ans qui se déroulait à ce moment-là contre les
Anglais et bon nombre périrent dans la célèbre bataille de Crécy[57].
En août 1353, Antonio Grimaldi commandait la flotte
génoise contre les Vénitiens quand elle fut écrasée à la bataille de la Loiera
près d’Alghero en Sardaigne. Les gibelins exigèrent alors que les Grimaldi
soient poursuivis en justice et les troubles reprirent dans la ville, si bien
que Gênes fut placée sous l’autorité des Visconti, les seigneurs de Milan[58]. Au cours de la guerre contre Venise en 1354
un des détachements de navires génois était commandé par Visconte Grimaldi[59]. En 1357 la famille Grimaldi perdit le
contrôle de Monaco qui repassa sous la tutelle des autorités municipales de
Gênes.
Au cours de la guerre de
Chioggia, perdue par Gênes au profit de Venise en 1379-80, Napoleone
Grimaldi était un des commandants de la flotte génoise au début de 1380. Il a
remplacé l’amiral Pietro Doria, lorsqu’il a été tué dans la bataille, néanmoins
perdue par les Génois[60].
Après le
renversement du doge Antoniotto Adorno en 1392 et les chassés de plusieurs doges pendant deux ans,
des membres de la famille Grimaldi tentent avec les Fieschi et les Doria de
conquérir le pouvoir[61]. Ils font partie des délégations de nobles
génois qui veulent faire venir à Gênes un seigneur de l’extérieur. En janvier
1392, Battista Grimaldi se rend ainsi chez la comtesse de Savoie et Luca
Grimaldi fait partie en février 1392 de l’ambassade envoyée chez le roi de
France Charles VI[62], sous la seigneurie duquel Gênes est mise en
1396. Le maréchal français Boucicaut est alors nommé gouverneur de la ville de
Gênes, qui sera administrée par les Français jusqu’en 1409[63].
En août 1402 Antonio Grimaldi commande la flotte
génoise, envoyée à la rescousse de la colonie de Famagouste assiégée par le roi
de Chypre Janus de Lusignan, mais il échoue, et est tué dans une bataille[64]. En 1416 le roi de France demande à Gênes
d’intervenir contre les Anglais, à la suite de quoi elle envoie sa flotte,
commandée par Jean Grimaldi, qui lui aussi meurt au combat[65]. En 1419 les Grimaldi reprennent possession
de Monaco, cette fois à titre définitif, et récupèrent le titre de Seigneurs de
Monaco.
Comme ils appartenaient aux plus hautes
couches de la société génoise de l’époque, les représentants de la famille
Grimaldi ont participé à un processus de colonisation génoise de grande ampleur
en Méditerranée orientale et en Mer noire du XIIIe au XVe siècles.
Les
documents d’archive contiennent de nombreux renseignements sur les activités
des représentants de la famille Grimaldi dans cette région. Il convient de rappeler que
les colonies génoises les plus importantes étaient Péra près de Constantinople,
sur l’autre rive de l’estuaire de la Corne d’Or, l’île de Chios dans la mer
Egée, la ville de Famagouste à Chypre et celle de Caffa (actuelle Feodosia) en Crimée.
Une série d’établissements génois se trouvait également sur la côte orientale
de la mer Noire et de la mer d’Azov, parmi lesquels il faut citer Tana
(l’actuelle Azov dans la région de Rostov), Matrega (sur la presqu’île de
Taman), Copa (à l’embouchure du Kouban), Mapa (l’actuelle Anapa), Calo Limen
(Novorossiisk)[66], Маurolaca (Guelendjik)[67], Porto de Susako (Touapsé)[68] et deux établissements de la région du Grand
Sotchi : Costо, où se trouve l’actuelle Khosta, et Layazzo
sur le site d’Adler.
Il existe de nombreux documents d’archives
sur les activités menées dans ces colonies par les Génois, parmi lesquels
les représentants de la famille Grimaldi ; il s’agit surtout d’actes
notariés, de contrats commerciaux et d’autres documents juridiques. La majeure
partie de ces documents est conservée dans les Archives d’Etat de Gênes ainsi
que dans les archives et les collections de bibliothèques d’autres pays, dont
celles de la Principauté de Monaco même et de Saint-Pétersbourg. Ces sources
permettent de reconstituer les activités de plusieurs générations de Grimaldi
dans le cadre de la mise en valeur des territoires cités. Ils occupaient les
postes administratifs les plus importants et organisaient certaines des
expéditions maritimes de grande envergure qu’entreprenait Gênes dans cette
région.
Le plus
intéressant dans ces documents c’est qu’ils évoquent la présence en mer Noire
d’un François (Francesco) et
d’un Rainier (Ranieri) Grimaldi en 1290. Cette année-là ils ont acheté
d’importants lots de marchandises (du blé, de la cire, du cuir) dans la région
et les ont expédiées à Gênes. Les documents d’archives du notaire génois
Lamberto di Sambuceto, qui travaillait dans le bassin de la mer Noire à cette
époque, contiennent les actes relatifs à leurs transactions commerciales et aux
cargaisons des navires par lesquels ils expédiaient leurs marchandises à Gênes.
Ces documents très importants sur le plan historique sont conservés jusqu’à ce
jour aux Archives d’Etat de Gênes[69].
Evidemment, en analysant ces documents, la
coïncidence de ces prénoms avec ceux des deux plus illustres représentants des
débuts de l’histoire de la dynastie Grimaldi saute aux yeux. C’est en effet un François
Grimaldi (en italien : Francesco), qui, quelques années plus tard, en
1297, s’emparera par la ruse, déguisé en moine, du château de Monaco, et son
parent Rainier Grimaldi (Ranieri en italien), gouvernera Monaco de 1297 à
1301 sous le nom de Rainier Ier, prénom que portait également Rainier III, le
père du Prince régnant actuel.
Il va de soi, qu’il est essentiel de se
demander s’il est possible d’affirmer que les personnes, qui ont eu une
activité à Caffa, sont les mêmes que celles qui se sont illustrées à Monaco,
(et d’en conclure que les fondateurs légendaires de la branche monégasque des
Grimaldi étaient en mer Noire) ou s’il s’agit juste de personnes qui portent le
même prénom mais appartiennent à des branches différentes de la famille
Grimaldi, qui s’est déjà bien élargie au bout d’un siècle et demi d’existence.
Il est clair qu’en l’absence de sources de
renseignement complètes sur la généalogie exacte des différentes branches de la
famille Grimaldi durant le premier siècle de son existence, il est difficile
d’affirmer à cent pour cent qu’il s’agit des mêmes personnes. A cet effet, il
convient d’examiner avec attention les sources généalogiques. La reconstitution
de l’arbre généalogique des premières générations de la famille Grimaldi,
réalisée au début du XIXe siècle par le prêtre Natale Battilana, est peut-être
une des plus complètes, même si elle présente des lacunes.
Conformément à ses tables, Battilana n’a
réussi à trouver qu’un représentant des Grimaldi portant le prénom de Ranieri
(Raïnero) durant la période des années 1290 qui nous intéresse. Il s’agit d’un
descendant en ligne directe, à la cinquième génération, du fondateur de la
famille, Otto Canella, dans l’ordre de succession suivant : Otto Canella –
Grimaldo - Oberto Grimaldi - Grimaldo Grimaldi - Lanfranco Grimaldi - Rainier
Grimaldi[70]. Mais il ne faut pas exclure, comme il l’a
été indiqué précédemment, l’existence éventuelle d’autres membres de la
famille, non pris en compte dans la généalogie de Battilana. C’est pourquoi il
est seulement possible de supposer a priori, avec beaucoup de prudence, qu’il
s’agit là d’une seule et même personne, et que le premier souverain de Monaco,
Rainier Ier, a pu se trouver dans la région de la mer Noire sept ans avant la
prise du Rocher.
La situation est plus compliquée pour ce qui
concerne François Grimaldi. Il est notoire que celui qui s’est emparé du
château de Monaco, dénommé François la Malice, était un descendant d’Otto
Canella de sixième génération selon la succession suivante : Оtto
Canella - Grimaldo – Оbеrtо Grimaldi – Grimaldo Grimaldi – Antoine
Grimaldi (frère de Lanfranco, de qui descend Rainier) – Guillaume Grimaldi –
François Grimaldi[71]. Mais dans les tables de Battilana il existe
à peu près à la même époque trois autres membres de la famille Grimaldi qui
portent le prénom de François. Le premier est un descendant d’Otto Canella à la
quatrième génération par la ligne suivante : Otto Canella – Grimaldo – Оberto
Grimaldi – Niccolo Grimaldi (frère de Grimaldo Grimaldi, de qui descendent
François la Malice et Rainier) – François Grimaldi (évoqué en 1259 et 1264), le
deuxième est le propre fils de ce dernier et est mentionné en 1332[72]. Le prénom du troisième s’écrit de diverses
manières selon les sources : Franchino ou Francesco. C’est le descendant
d’Otto Canella à la cinquième génération par la ligne suivante : Otto
Canella – Grimaldo – Оbertо Grimaldi – Niccolo Grimaldi – Bonifacio
Grimaldi (frère du précédent François) – Franchino/Francesco Grimaldi. Ce
représentant est mentionné dans des sources de 1281 et de 1326.[73]
C’est pourquoi il est encore plus difficile
d’affirmer aujourd’hui que le légendaire François Grimaldi, dit la Malice, qui
a conquis le Rocher de Monaco, est celui-là même qui était en mer Noire. Pour
le prouver, il est nécessaire d'effectuer des recherches supplémentaires dans
les archives historiques et généalogiques. Mais il ne faut pas non plus exclure
toute probabilité. Si cette version peut être un jour confirmée, il sera alors
possible de dire que les fondateurs de la seigneurie de la famille Grimaldi à
Monaco ont laissé en personne une trace symbolique dans la mise en valeur du
bassin de la mer Noire, ce qui revêtira, sans aucun doute, une grande
importance historique et culturelle pour le renforcement de la coopération
bilatérale entre la Russie et Monaco.
Outre François et Rainier, d’autres membres
de la famille Grimaldi ont mené des activités en mer Noire à cette époque. Six
autres représentants de la famille Grimaldi figurent dans les actes notariés,
mentionnés plus haut, que Lamberto di Sambuceto a établis dans les colonies
génoises de Péra et Caffa en 1290 et 1291.
En 1290, Barnaba Grimaldi a expédié des
marchandises (cire et cuirs) de Caffa à Gênes[74] tout comme Borgognino Grimaldi[75]. Un contrat datant du 19 juin1290 fait état
de l’arrimage de leurs marchandises à bord d’un navire allant de Caffa à Gênes.
Un contrat similaire, signé le même jour, mais pour un autre navire, concerne les marchandises expédiées de
Caffa à Gênes par Riccardo Grimaldi[76]. Dans les actes établis par Sambuceto en mer
Noire en 1289 et 1290 figurent également Bovarello, Galvano et Manuele
Grimaldi[77].
Ils sont tous mentionnés dans les tables
généalogiques de Natale Battilana. Ainsi les frères Barnaba et Borgognino
Grimaldi sont les fils de Lucchetto Grimaldi, qui est le frère de Lanfranco
(père de Rainier) et d’Antoine (grand-père de François, dit la Malice)[78]. Il y a aussi les frères Boarello/Bovarello
et Riccardo/Richardo Grimaldi, descendants d’Otto Canella à la sixième
génération par la ligne : Otto Canella – Grimaldo – Оberto
Grimaldi – Ingone Grimaldi (frère de Grimaldo Grimaldi, de qui descendent
Rainier et François, dit la Malice – Luca Grimaldi – Gabriele Grimaldi –
Bovarello et Riccardo Grimaldi[79]. Le représentant suivant, Galvano Grimaldi
est, d’après les tables de N. Battilana, le neveu de Ranieri, le fils de son
frère Cuggino[80]. Enfin, trois personnes du nom de
Manuele/Emmanuele Grimaldi figurent dans les tables de N. Battilana de cette
période. Il est fort probable que celle, qui était en mer Noire, soit un
descendant d’Otto Canella de la cinquième génération par la ligne : Оtto
Canella – Grimaldo – Оberto Grimaldi – Ingone Grimaldi – Bovarello
Grimaldi (un autre, pas celui qui est cité plus haut) – Emmanuele Grimaldi
(mentionné dans les sources en 1290). Mais dans les documents de Battilana deux
autres hommes portent ce prénom : d’une part, le fils de Borgognino
Grimaldi, qui est cité dans les sources de 1324[81] et mentionné plus haut, et, d’autre part, le
descendant d’Otto Canella de quatrième génération par la ligne: Otto Canella –
Grimaldo – Оbertо Grimaldi – Niccolo Grimaldi – Emmanuele
Grimaldi (qui figure dans les sources de 1276)[82].
Le fait que huit membres de différentes
branches de la famille Grimaldi se soient trouvés en même temps à Caffa et à
Péra, en 1290, alors que la colonie de Caffa commençait tout juste à se
développer, peut s’expliquer, entre autres, par les événements politiques,
exposés précédemment. En 1289-1290, le parti des guelfes de Gênes, auquel
appartenaient les Grimaldi, a essuyé
une défaite dans sa lutte politique contre les gibelins et tous ses membres ont
été bannis de Gênes. Ce n’est donc pas un hasard si bon nombre d’entre eux sont
alors partis pour les colonies lointaines, plus calmes, de la mer Noire.
Le
patronyme des Grimaldi est mentionné à cette même époque dans d’autres
documents concernant la région. En 1281, Маgnono
Grimaldi a conclu à Péra un important contrat, s’élevant à 2 500 livres, pour commercer avec la ville de Sivas[83], et le 6 juillet 1281, un contrat concernant
une fourniture de cire à destination de Gênes[84].
Les sources de renseignement ultérieures se
rapportant à la présence de membres de la famille Grimaldi en mer Noire nous
brossent le tableau qui suit :
En 1324 dix galères, placées sous le
commandement de Carlo Grimaldi, sont envoyées à Péra par le nouveau
gouvernement guelfe de Gênes, afin d’obliger la colonie à faire acte d’allégeance
envers le nouveau pouvoir. Mais les habitants de Péra arment une flotte de 16
galères et repoussent la flottille de Grimaldi très loin vers le large, où elle
est presqu’entièrement détruite en raison de la trahison de l’émir de Sinope,
Ghazi Tchelebi. Il en est fait mention dans la chronique du continuateur de Jacques de Varagine[85]. En 1343-1344 Carlotto Grimaldi
est consul de Caffa (plus haut représentant génois de la ville, cumulant les
fonctions d’ambassadeur et de gouverneur)[86].
Parmi les générations suivantes de la famille
Grimaldi, Simone/Aimone Grimaldi est
consul de Caffa[87] en 1373-1374.
En1380-1381, Gaspare Grimaldi est
« massarius »[88], contrôleur général des finances pour les
activités des Génois à Caffa et dans le bassin de la mer Noire. Il contrôle en
personne la tenue de ces sources de renseignement si importantes sur les
activités des Génois en Crimée, que sont les livres de comptes détaillés de la
Massaria (Trésorerie) de la colonie de Caffa.
En 1382-1384 le poste de « massarius » est occupé par Benedetto
Grimaldi, un autre représentant de la famille, qui devient consul de Caffa
en 1385-1386[89]. Pendant qu’il est à ce poste il s’occupe
activement de la construction de la ceinture extérieure de remparts de Caffa[90]. Son nom est inscrit sur des plaques en
marbre, qui commémorent l’édification à Caffa de la tour Saint-Théodore en 1383
et de la tour Saint-Georges en 1384. Après que la Crimée était part de l’Empire
russe à la fin du XVIIIe siècle, ces plaques ont été emportées et conservées
aux environs de Saint-Pétersbourg, au palais impérial de Pavlovsk et, à
l’époque soviétique, au musée de Pavlovsk. Pendant la deuxième guerre mondiale
elles ont été perdues[91].
Gentile Grimaldi est mentionné en 1374 dans les livres de
comptes de Caffa.[92] En 1387, il est ambassadeur de Gênes et
conclut près de Solkhat un traité de paix avec les représentants du khan
Tokhtamych de la Horde d’Or[93]. Le 8 juin 1387, il fait partie des
ambassadeurs qui signent, au nom de Gênes, un traité avec le sultan de Turquie
Mourad[94], et en1390 il est consul de Caffa[95]. En 1398 il est podestat (premier magistrat)
de la colonie de Péra et un des ambassadeurs de la commune de Gênes auprès du
sultan turc[96].
Аnsaldо Grimaldi est l’armateur dont le navire est affrété en
février 1394 pour transporter du blé de Caffa à Gênes[97]. Raffaelе Grimaldi , citoyen de Gênes, assiste à la signature
de ce contrat en qualité de témoin officiel. Plus tard, à Gênes, au début des
années 1400, des textes des consultations juridiques du célèbre juriste génois
Bartolomeo Bosco font état de l’examen à Gênes d’une affaire opposant Аnsaldo et
Zacharia Grimaldi[98].
Le 5
septembre 1422, Nicolino
Grimaldi fait partie à Caffa des marchands et des propriétaires de produits
alimentaires, destinés à être remis sur ordre du consul de Caffa aux entrepôts
de l’Etat[99].
Les représentants de la famille Grimaldi
participaient également à l’organisation au départ de Gênes de missions
génoises en mer Noire. En 1423-1424 Niccolo Grimaldi est membre du Conseil
des Anciens de Gênes[100], l’autorité collégiale suprême de la ville,
et il prend des décisions concernant les expéditions génoises en mer Noire. Rebella
Grimaldi fait partie de l’Office de la monnaie de Gênes en mai 1423[101] et du Conseil des Anciens en 1425[102], et s’occupe aussi des problèmes liés à la
mer Noire.
Luca Grimaldi se porte caution à Caffa, le 5 juillet 1424, pour Melchione Donato qui doit livrer
du blé à la municipalité de Caffa[103]. Lucianо Grimaldi (peut-être la même personne) est, en 1426,
l’acheteur d’une part des rentes d’affermage de Caffa[104]. Le 21 août 1426, la ferme de la collecte
des droits d’accises sur l’alcool lui est adjugée. En 1427 Lucchino Grimaldi
est le sindicus (commissaire aux
comptes) de la commune de Gênes, qui contrôle les activités de la colonie de
Péra[105].
Ingo Grimaldi a obtenu en 1397 un diplôme de droit à
l’université de Pavie, où il a été le collegue de Bartolomeo Bosco, un autre
juriste génois connu[106]. Après ses études Ingo Grimaldi a été conseiller
juridique et avocat à Gênes[107], et s’est occupé entre autres des affaires
juridiques du duc de Savoie[108]. Au début des années 1400, Ingo Grimaldi est
un haut fonctionnaire auprès du maréchal Boucicaut, gouverneur français de
Gênes[109]. Par la suite il fait également partie de
différentes commissions juridiques, créées par les autorités de Gênes. En
juillet 1424, il participe à la commission des « pères de la
commune » (officium dominorum
patrium comunis Ianue), constituée par le gouverneur de Gênes pour enquêter
sur le vol de marchandises génoises à Rhodes[110]; en mars 1428, il officie en qualité de
« sapiens comunis Ianue »
et le gouverneur de Gênes lui délègue des pouvoirs de juge pour instruire une
affaire[111].
Un acte
daté du 6
septembre 1429 indique que Girolamo Grimaldi (Ieronimus) a transporté
une cargaison de blé de Caffa à Péra[112].
Оbertо Grimaldi [113] faisait partie en 1437 de l’Officium provisionis Romanie, l’organe
chargé d’administrer la Romanie, sorte de « ministère de
la mer Noire » de la commune de Gênes, et il s’occupait de la coordination
de la gestion des colonies.
Pietrо Grimaldi était en 1446-1447 le capitaine (premier
magistrat) de la factorerie de Famagouste à Chypre[114].
Leonardo Grimaldi était consul de Gênes dans la colonie de Trébizonde,
sur la côte sud de la mer Noire, en 1446-1448[115].
Jacopo Grimaldi était le représentant de Federico
Grimaldi à Chios en 1451 et percevait les sommes qui étaient dues à ce
dernier[116]. Jacopo Grimaldi, fils d’Oberto,
s’engage, dans les documents établis à Caffa le 6 mars et le 3 novembre 1452, à
fournir à la municipalité de Caffa la quantité de blé fixée[117]. En février 1453, il est nommé représentant,
« procurator » de
Baldassare Gattilusi pour recouvrer les créances de celui-ci[118]. En juin 1454, à Péra, Jacopo Grimaldi est
nommé procuratore d’Antonio Gonella auprès du consul de Caffa[119]. En septembre 1454 il a failli mourir après
avoir été agressé lors de troubles qui ont eu lieu à Caffa[120]. En 1467, il vivait dans sa propriété de la
côte sud de la Crimée et menait des pourparlers avec les Tatares[121], et en novembre-décembre 1469 il a voyagé en
bateau avec son fils entre Péra, Bursa et Chios[122].
Giovanni Grimaldi est mentionné en 1450 en qualité d’armateur
de Gênes, qui arme des navires à destination des colonies génoises[123].
En 1452-1453, durant la période la plus
dramatique de l’histoire de l’Europe au Moyen Age, au moment de la prise de
Constantinople par les Turcs, Borruele Grimaldi[124] est consul de Caffa. Auparavant, en avril
1444, il était podestat de Péra[125]. En 1440-1441, il défendait auprès du doge
de Gênes les intérêts commerciaux et juridiques de son parent Francesco Grimaldi, qui était un
acteur du commerce du sucre à Chypre et est entré en conflit avec le roi de
Chypre[126]. En 1446 il est demandé à Borruele et Imperiale
Grimaldi de transférer une dette de Péra à Gênes[127]. En 1448 Imperiale Grimaldi a le statut de
« burgensis » (propriétaire
d’un maison dans la ville) de Péra, et Luca Grimaldi est signalé comme
son frère, qui défend ses intérêts à Gênes[128]. En septembre 1450, Luciano Grimaldi est
nommé ambassadeur de Gênes près le roi Alphonse d’Aragon[129] et au cours du même mois il entre au Conseil
spécial « Officium Balie »
de Gênes[130]. En маrs 1453 Imperiale Grimaldi est à Péra et il
est désigné comme arbitre dans une affaire[131] ; en août 1453 il est toujours à Péra
et charge Paolo Grimaldi d’être son « procurator » pour recouvrer des créances[132]. En 1455 le juriste Luca Grimaldi défend les
intérêts des Génois, à Bruges, auprès du duc de Bourgogne, dans le cadre du
litige relatif aux sanctions que les Bourguignons ont infligées aux Génois qui,
en 1445, ont causé à Péra et à Caffa des dommages aux marchandises de Wallerand
de Wavrin durant son expédition dans la mer Noire[133]. Le 6 octobre 1460 Luciano Grimaldi (il s’agit
peut-être de la même personne que Luca) est nommé, sur décision du gouverneur
de Gênes dans une chambre de tribunal de Gênes pour une affaire au civil[134]. Dans le document suivant de cette série
d’archives, c’est Luca Grimaldi qui est nommé juge, le 11 оctobre
1460, sur décision du gouverneur de Gênes pour clore cette affaire[135]. En 1461, Luca Grimaldi apparaît comme
ordonnateur de la succession d’Imperiale Grimaldi[136]. En 1463, il est l’ambassadeur de Gênes près
le Saint-Siège chargé de solliciter que le produit de la vente d’indulgences
papales soit alloué à Caffa, qui est dans une situation difficile après la
prise de Constantinople par les Turcs[137].
Paolo Grimaldi est désigné comme arbitre dans un litige en
1450 dans la colonie génoise de Chios[138]. Federico Grimaldi est mentionné en
1450 à Chios en qualité de représentant de Giacomo Grimaldi, qui est censé toucher
l’argent d’une dette[139].
Аntonio
Ceba Grimaldi a
assisté, en 1452, à Péra au mariage de Giovanni di Crema et d’Antonia di
Bargali[140]. Аntoniо Grimaldi di Castro faisait partie, en 1464, du collège de commissaires aux comptes
de l’Office de Saint Georges (banque à laquelle la commune de Gênes avait cédé
en 1453 la gestion des colonies de la mer Noire). Ces commissaires aux comptes
examinaient les comptes des colonies de Caffa et de Famagouste[141]. Antonio Grimaldi di Castro avait été membre
du Conseil des Anciens de Gênes en 1462 et avait établi les étalons de mesure
de masse pour l’assujettissement à l’impôt à Gênes[142]. Il était en mars-avril 1464 ambassadeur de
Gênes à Tunis et y a conclu un accord de paix et de commerce[143].
Аsperto
Grimaldi était nuntius (héraut) à Gênes entre 1464 et
1467 et faisait part des documents du collège des commissaires aux comptes de
l’Office de Saint-Georges aux fonctionnaires de Caffa qui y étaient convoqués
pour les étudier[144]. Le 1er décembre 1469, il se trouve dans la
colonie de Péra, où il est signalé comme propriétaire d’une maison. Il désigne
son fidéjusseur pour recouvrer la dette d’un de ses débiteurs à Caffa[145].
Paolo Grimaldi (voir aussi plus haut) est nommé arbitre en
1450 dans un litige commercial à Chios[146]. Paolo Grimaldi, fils de Matteo est en 1464
le fidéjusseur du notaire Lorenzo Calvi, ancien clerc de la massaria de Caffa
en 1458-1459 et s’est engagé auprès des commissaires aux comptes de l’Office de
Saint Georges à payer les amendes de ce dernier[147].
Меrualdo
Grimaldi a dû
rembourser, en 1465, à l’Office de Saint Georges, sur décision de ses
commissaires aux comptes, les dettes qu’il avait à hauteur de sa participation
dans une société commerciale (sans doute, de commerce avec Caffa)[148].
Georgeta Grimaldi, fille de feu Imperiale Grimaldi (cité plus
haut) épouse Meliaduce Spinola à Péra en 1466. Sa dot a été payée à son fiancé
par Barnaba Grimaldi, fils de feu Oberto Grimaldi (voir ci-dessus)[149].
Battista Grimaldi, fils de feu Andrea, est nommé contrôleur du
commerce de la soie dans les colonies de la mer Noire, en novembre 1454, par
les Protecteurs (dirigeants) de l’Office de Saint Georges[150]. Battista Grimaldi est le
commissaire, envoyé à Chios par la municipalité de Gênes en 1495 pour
réglementer la rédaction des actes juridiques dans cette colonie[151].
Simone Grimaldi est affecté, en 1460, au service de la garde
des portes fortifiées de Khatchatour[152] à Caffa.
Durant la
seconde moitié du XVe
siècle, les conquêtes turques mettent un frein à l’activité des colonies
génoises de la mer Noire. C’est pourquoi les membres de la famille Grimaldi
commencent à réorienter leurs opérations commerciales vers d’autres
régions : la Corse, l’Afrique du nord et l’Espagne.
C’est
ainsi, qu’Аngelo
Grimaldi est
l’intendant du château de Lecha en Corse et y meurt en 1458. Giuliano
Grimaldi s’y trouvait également[153].
Маnuele (Мichele) et
Lionel Grimaldi de Oliva faisaient le commerce du blé,
en 1457-1459, avec les
ports africains de Tunis, Bône et Constantine[154]. Моruele Grimaldi est, en 1457, l’armateur d’un navire qui se
rend à Bône[155] (en 1454, il exerçait les fonctions de
ministérial à Caffa[156]), Leonardo Grimaldi, fils de Cosimo,
est lui aussi signalé en 1457-1458 en qualité d’armateur vers cette destination[157], et en 1459 il fait du commerce à Genève[158] et Ilario Grimaldi en Afrique, à
Constantine, en 1458-1459[159].
Enfin, en 1498 Bernardo Grimaldi, qui est banquier à Séville, est en
affaire avec Christophe Colomb, comme l’indiquent les mandats émis par Colomb à
l’intention de Bernardo Grimaldi, conservés à ce jour[160].
Tous ces
renseignements montrent combien la participation des membres de la famille Grimaldi à la mise en valeur des territoires
de la région de la mer Noire et de la Route de la soie a été importante et ils
présentent un grand intérêt pour l’histoire des relations bilatérales de Monaco
avec la Russie. Le bilan historique présenté ici peut être extrêmement utile et
important pour le renforcement de la coopération entre la Fédération de Russie
et la Principauté de Monaco dans l’espace eurasiatique commun actuel.
[Un evento culturale, in quanto ampiamente
pubblicizzato in precedenza, rende impossibile qualsiasi valutazione veramente
anonima dei contributi ivi presentati. Al fine della pubblicazione, questo
scritto è stato valutato “in chiaro” dai promotori dei Seminari Russia e Mediterraneo e dalla direzione di Diritto @ Storia]
[1] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1.
Genova. 1890. P. 99-100.
[2] Pour plus d’informations
cf.: M.Balard, Ch.Picard. La Méditerranée au Moyen Âge. Les hommes
et la mer. Paris: Hachette Superieur. 2014. P. 58-66.
[3] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 31.
[4] Annali Genovesi
di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova edizione a cura
di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 41-42.
[5] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 25.
[6] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 30.
[7] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 48.
[8] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 201-202.
[9] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 236.
[10] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 259.
[11] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 240.
[12] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MCLXXIV al MCCXXIV / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano e di Cesare Imperiale di Sant’Angelo.
Vol. 2. Genova. 1901. P. 6. Nota 1.
[14] Rossi G.
Storia della città di Ventimiglia, dalle sue origini sino ai nostri tempi.
Barera. 1867. P. 61.
[15] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MCLXXIV al MCCXXIV / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano e di Cesare Imperiale di Sant’Angelo.
Vol. 2. Genova. 1901. P. 135.
[16] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 26.
[17] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 27.
[18] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 26.
[19] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 64.
[20] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 229.
[21] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MCLXXIV al MCCXXIV / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano e di Cesare Imperiale di Sant’Angelo.
Vol. 2. Genova. 1901. P. 19.
[22] Annali Genovesi
di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova edizione a cura
di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 64, 71.
[23] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 199.
[24] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 228.
[25] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 232.
[26] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. 237.
[27] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MXCIX al MCCXCIII / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano. Vol. 1. Genova. 1890. P. CI. Nota 9.
[28] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MCLXXIV al MCCXXIV / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano e di Cesare Imperiale di Sant’Angelo.
Vol. 2. Genova. 1901. P. 71.
[29] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MCLXXIV al MCCXXIV / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano e di Cesare Imperiale di Sant’Angelo.
Vol. 2. Genova. 1901. P. 25. Nota 3.
[30] Annali
Genovesi di Caffaro e de’suoi continuatori dal MCLXXIV al MCCXXIV / nuova
edizione a cura di Luigi Tommaso Belgrano e di Cesare Imperiale di Sant’Angelo.
Vol. 2. Genova. 1901. P. 44-45.
[34] Яровая Е.А. Генеалогия и
геральдика генуэзских оффициалов Крыма // Причерноморье в средние века. Т. 6. СПб.: Алетейя. 2005. С. 147-148.
Yarovaya
E.A.. Généalogie et héraldique des fonctionnaires génois de Crimée//Région de
la mer Noire au Moyen Age.T.6. SPB : Aleteïa.2005. p.147-148.
[51] Яровая Е.А. Генеалогия и
геральдика генуэзских оффициалов Крыма // Причерноморье в средние века. Т. 6. СПб.: Алетейя. 2005. С. 147-148.
Yarovaya
E.A.. Généalogie et héraldique des fonctionnaires génois de Crimée//Région de
la mer Noire au Moyen Age.T.6. SPB : Aleteïa.2005. p.147-148.
[52] Яровая Е.А. Генеалогия и
геральдика генуэзских оффициалов Крыма // Причерноморье в средние века. Т. 6. СПб.: Алетейя. 2005. С. 147-148.
Yarovaya
E.A.. Généalogie et héraldique des fonctionnaires génois de Crimée//Région de
la mer Noire au Moyen Age.T.6. SPB : Aleteïa.2005. p.147-148.
[54] Яровая Е.А. Генеалогия и геральдика генуэзских оффициалов Крыма // Причерноморье в средние века. Т. 6. СПб.: Алетейя. 2005. С. 147-148.
Yarovaya
E.A.. Généalogie et héraldique des fonctionnaires génois de Crimée//Région de
la mer Noire au Moyen Age.T.6. SPB : Aleteïa.2005. p.147-148.
[59] Donaver
F. La storia della Repubblica di Genova. T. 1. Genova. 1913. P. 300. Sur cette
guerre de l’histoire de Gênes voir aussi: Барабанов О.Н. Судопроизводство по гражданским делам в генуэзских факториях XIV-XV вв. // Причерноморье в средние века. Т. 5. СПб.: Алетейя. 2001. С. 117.
O.N.Barabanov.
Poursuites au civil dans les factoreries génoises aux XIVe-XVe siècles// La
région de la mer Noire au Moyen Age.T.5.SPB : Aleteïa. 2001. P
117.
[63] Pour cette période de l’histoire de Gênes cf.: Барабанов О.Н. Третейский
суд в итальянском городе XV в.: судебная практика Бартоломео Боско //
Причерноморье в средние века. Т. 4. СПб.: Алетейя. 1999. С. 209-218.
O.N. Barabanov. Le tribunal arbitral dans une ville italienne du XVe
siècle : jurisprudence de Bartolomeo Bosco// La région de la mer Noire au
Moyen Age.T.4.SPB :Aleteïa.1999. pp.209-218.
[66] Брун Ф.К. Восточный берег
Черного моря по древним периплам и компасовым картам // Он же. Черноморье.
Сборник исследований по исторической географии Южной России. Одесса. 1880. Т.
2. Ор. V. С. 260-261.
Bruun Ph.K. La côte
orientale de la mer Noire d’après les périples anciens et les cartes tracées au
compas//Idem. La mer Noire. Recueil d’études sur la géographie historique de la
Russie du sud. Odessa.1880. T.2 ch.V. pp.260-261.
[67] Брун Ф.К. Восточный берег
Черного моря по древним периплам и компасовым картам // Он же. Черноморье.
Сборник исследований по исторической географии Южной России. Одесса. 1880. Т.
2. Ор. V. С. 260. Idem cf.83 ( p.260).
[68] Брун Ф.К. Восточный берег
Черного моря по древним периплам и компасовым картам // Он же. Черноморье.
Сборник исследований по исторической географии Южной России. Одесса. 1880. Т.
2. Ор. V. С. 259. Idem cf.83
(p.259).
[69] Archivio
di Stato di Genova. Archivio notarile. Notaio Lamberto di Sambuceto. Voir
également : G.J. Bratianu. Actes des notaires génois de Péra et de Caffa
de la fin du XIIIe siècle. Bucarest 1927; M.Balard Gênes et l’Outre-Mer. I. Les
actes de Caffa du notaire Lamberto di Sambuceto. Paris, EHESS,1973. Sur Rainier
Grimaldi voir, en particulier, les documents suivants: M. Balard. Gênes et
l’Outre-Mer. I. Les actes de Caffa du notaire Lamberto di Sambuceto. Paris,
EHESS, 1973. Doc. 671; Balletto L. Genova. Mediterraneo. Mar Nero. Genova:
Università di Genova. 1976. p. 136.
[70] Battilana
N. Genealogie delle famiglie nobili di Genova. T. II. Genova. 1826. Famiglia
Grimaldi. Carta 4.
[71] Battilana
N. Genealogie delle famiglie nobili di Genova. T. II. Genova. 1826. Famiglia
Grimaldi. Carta 3.
[72] Battilana
N. Genealogie delle famiglie nobili di Genova. T. II. Genova. 1826. Famiglia
Grimaldi. Carta 1.
[73] Battilana
N. Genealogie delle famiglie nobili di Genova. T. II. Genova. 1826. Famiglia
Grimaldi. Carta 1.
[74] M.Balard.
Gênes et l’Outre-Mer. I. Les actes de Caffa du notaire Lamberto di Sambuceto. Paris
1973. Doc. 666; Balletto L. Genova. Mediterraneo. Mar Nero. Genova: Università
di Genova. 1976. p. 135.
[75] M.
Balard. Gênes et l’Outre-Mer. I. Les actes de Caffa du notaire Lamberto di
Sambuceto. Paris 1973. Doc. 666; Balletto L. Genova. Mediterraneo.
Mar Nero. Genova: Università di Genova. 1976. p.
135.
[76] Balard M.
Gênes et l’Outre-Mer. I. Les actes de Caffa du notaire Lamberto di Sambuceto. Paris
1973. Doc. 671; Balletto L. Genova. Mediterraneo. Mar Nero. Genova: Università
di Genova. 1976. p. 136.
[77] Яровая Е.А. Генеалогия и геральдика генуэзских оффициалов Крыма // Причерноморье в средние века. Т. 6. СПб.: Алетейя. 2005. С. 147-148.
Yarovaya.
E.A. Généalogie et héraldique des fonctionnaires génois de Crimée//Région de la
mer Noire au Moyen Age.T.6. SPB : Aleteïa. 2005. pp.147-148.
[78] Battilana
N. Genealogie delle famiglie nobili di Genova. T. II. Genova. 1826. Famiglia
Grimaldi. Carta 3.
[79] Battilana
N. Genealogie delle famiglie nobili di Genova. T. II. Genova. 1826. Famiglia
Grimaldi. Carta 6.
[80] Battilana
N. Genealogie delle famiglie nobili di Genova. T. II. Genova. 1826. Famiglia
Grimaldi. Carta 4.
[81] Battilana
N. Genealogie delle famiglie nobili di Genova. T. II. Genova. 1826. Famiglia
Grimaldi. Carta 3.
[82] Battilana
N. Genealogie delle famiglie nobili di Genova. T. II. Genova. 1826. Famiglia
Grimaldi. Carta 1.
[83] G.I.
Bratianu. Actes des notaires génois de Péra et de Caffa de la fin du XIIIe
siècle. Bucarest. 1927. p. 87. Карпов С.П. Итальянские морские
республики и Южное Причерноморье в XIII-XV вв.: проблемы торговли. М.: Изд-во МГУ. 1990. С. 180.
S.P.
Karpov. Les républiques maritimes italiennes et le Sud de la mer Noire aux
XIIIe-XVe siècles : problèmes commerciaux. M. : Edition MGU. 1990. p.
180.
[84] Bratianu
G. Actes des notaires génois de Péra et de Caffa de la fin du XIIIe siècle. Bucarest.
1927. Doc. XXII; Balletto L. Genova. Mediterraneo. Mar Nero. Genova: Università
di Genova. 1976. p. 114.
[85] Promis V.
Continuazione della Cronaca di Jacopo da Varagine // Atti della Società Ligure
di storia patria. T. X. 1876. P. 505-506; Saraceno P. L’amministrazione delle
colonie genovesi nell’area del Mar Nero dal 1261 al 1453 // Rivista di storia
del diritto italiano. T. 42/43. 1969/70. P. 192; Pistarino G. Due secoli tra
Pera e Caffa // Bulgaria pontica medii aevi. T. III. Sofia. 1992. P. 60.
[86] Balbi G.,
Raiteri S. Notai genovesi in Oltremare. Atti rogati a Caffa e a Licostomo (sec.
XIV). Genova: Università di Genova. 1973. Doc. 65.
[87] Юргевич В.Н. Устав для генуэзских колоний в Черном море, изданный в Генуе в 1449 г. // Записки Одесского общества истории и древностей. Т. V. 1863.
C. 820-822;
V.N.
Yourguevitch. Statuts pour les colonies génoises de la mer Noire, édités à
Gênes en 1449 //Mémoires de la société d’histoire et d’antiquités d’Odessa. T.V.1863. pp.820-822;
Пономарев А.Л. Путеводитель по
рукописи массарии Каффы 1374 г. // Причерноморье в средние века. Т. 6. СПб.: Алетейя. 2005. С. 85.
A.L.
Ponomariev. Guide d’après le manuscrit de la massaria de Caffa 1374//Région de
la mer Noire au Moyen Age. T.6. SPB. :Aleteïa. 2005. p.
85.
[89] Юргевич В.Н. Устав для
генуэзских колоний в Черном море, изданный в Генуе в 1449 г. // Записки
Одесского общества истории и древностей. Т. V. 1863.
C. 820-822. V.N. Yourguevitch. Statuts pour les colonies génoises de la mer
Noire, édités à Gênes en 1449 //Mémoires de la société d’histoire et
d’antiquités d’Odessa. T.V.1863. pp.820-822.
[90] M.
Balard. La Romanie génoise. Gênes-Rome. 1978. T.1. p. 207; Бочаров С.Г.
Фортификационные сооружения Каффы (XIII – вторая половина XV вв.) // Причерноморье в
средние века. T. 3. СПб.: Алетейя. 1998. С. 90,
94-95. S.G. Botcharov. Fortifications de Caffa (XIIIe-seconde moitié du XVe
siècle)//Région de la mer Noire au Moyen Age.T.3. SPB : Aleteïa.1998.p.90,
94-95.
[91] E.
Skrzinska. Inscriptions latines des colonies génoises en Crimée // Atti della
Società Ligure di storia patria. 1928. T. LVI. N. 8, 10; Вальков Д.В. Судьба
генуэзских эпиграфических памятников, вывезенных в конце XVIII в. из Каффы на территорию
центральной и северо-западной России // Причерноморье в средние века. Т. 6. СПб.: Алетейя. 2005. С. 188-190,
192. D.V.Valkov. Sort des monuments épigraphiques, transportés à la fin du
XVIIIe siècle de Caffa au centre et au nord-ouest de la Russie. T.6.
SPB. : Aleteïa. 2005. pp.188-190,192.
[92] Пономарев А.Л. Путеводитель по
рукописи массарии Каффы 1374 г. // Причерноморье в средние века. Т. 6. СПб.: Алетейя. 2005. С. 85. A.L.
Ponomariev. Guide d’après le manuscrit de la massaria de Caffa 1374//Région de
la mer Noire au Moyen Age. T.6. SPB. :Aleteïa. 2005. p.
85.
[93] Basso E.
Il “Bellum de Sorcati” ed i trattati del 1380-87 tra Genova e l’Orda d’Oro //
Studi Genuensi. Nuova serie. T. 8. Genova. 1991. P. 25.
[96] Archivio
di Stato di Genova. Archivio segreto. 3021. Diversorum Filze.1. N. 176. Cf.: Карпов С.П. Регесты
документов Фонда Diversorum Filze Секретного архива Генуи,
относящиеся к истории Причерноморья // Причерноморье в средние века. T. 3. СПб.: Алетейя. 1998. С. 11. Cf.
S.P. Karpov Registres de documents du fonds Diversorum Filze des archives
secrètes de Gênes, concernant l’histoire de la région de la mer Noire//La
région de la mer Noire au Moyen Age. T.3. SPB. : Aleteïa. 1998. p.
41.
[97] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. 3036. Diversorum Filze. 16. N. 50. Cf. Карпов С.П. Регесты
документов Фонда Diversorum Filze Секретного архива Генуи,
относящиеся к истории Причерноморья // Причерноморье в средние века. T. 3. СПб.: Алетейя. 1998. С. 41; Cf.
S.P. Karpov Registres de documents du fonds Diversorum Filze des archives
secrètes de Gênes, concernant l’histoire de la région de la mer Noire//La
région de la mer Noire au Moyen Age. T.3. SPB. : Aleteïa. 1998. p. 41.
M. Balard.
Le commerce du blé en Mer Noire (XIIIe-XVe siècles), dans Aspetti della vita
economica medievale. Florence 1985. p. 77.
[98] Bosco B.
Consilia egregii domini Bartholomei de Bosco, famosissimi iuris consulti
genuensis. Lodani. 1620. Cons. 339.
[99] Origone
S. L’amministrazione genovese a Caffa nel sec. XV // Saggi e documenti. T. 3.
Genova. 1983. Doc. 3.
[100] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. 3022. Diversorum Filze. 2. N. 165. Cf.: Близнюк С.В. Генуэзская
Фамагуста в XV в. // Причерноморье в средние века. T. 4. СПб.: Алетейя. 2000. С. 232;
Cf.S.V.
Blizniouk. Famagouste pendant la période génoise du XVe siècle//La région de la
mer Noire au Moyen Age. T.4. SPB. : Aleteïa. 2000. p 232 .
Барабанов О.Н. Делегированное
судопроизводство в Генуе XV в. (по материалам Бартоломео
Боско) // Право в средневековом мире. СПб: Алетейя. 2001. С. 90-100;
O.N. Barabanov. La procédure judiciaire déléguée, à Gênes au XVe s.(d’après les
documents de Bartolomeo Bosco)//Le droit au Moyen Age SPB. :Aleteïa. 2001. pp.90-100 ;
Барабанов О.Н. Бартоломео Боско
– генуэзский юрист XIV-XV вв.: теория и практика
гражданского судебного процесса. СПб.: Алетейя. 2002. С. 164-176.
O.N. Barabanov. Bartolomeo Bosco, juriste génois aux XIVe-XVe siècles: théorie
et pratique de la procédure civile. SPB. : Aleteïa. 2002.
pp.164-176.
[102] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. 3023. Diversorum Filze. 3. SN. Cf.: Близнюк С.В. Генуэзская
Фамагуста в XV в. // Причерноморье в средние века. T. 4. СПб.: Алетейя. 2000. С. 258.
Cf. S.V.
Blizniouk. Famagouste pendant la période génoise du XVe siècle//La région de la
mer Noire au Moyen Age. T.4. SPB. : Aleteïa. 2000. P.
258.
[103] Origone
S. L’amministrazione genovese a Caffa nel sec. XV // Saggi e documenti. T. 3.
Genova. 1983. Doc. 14, 17.
[104] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. 3023. Diversorum Filze. 3. N. 274. Cf. Карпов С.П. Регесты
документов Фонда Diversorum Filze Секретного архива Генуи,
относящиеся к истории Причерноморья // Причерноморье в средние века. T. 3. СПб.: Алетейя. 1998. С. 15.
Cf. S.P.
Karpov Registres de documents du fonds Diversorum Filze des archives secrètes
de Gênes, concernant l’histoire de la région de la mer Noire//La région de la
mer Noire au Moyen Age. T.3. SPB. : Aleteïa. 1998. p.15
[105] Belgrano
L.T. Prima serie di documenti riguardanti la colonia di Pera // Atti della
Società Ligure di storia patria. T. 13/2. Genova. 1877. Doc. 82.
[106] Maiocchi
R. Codice diplomatico dell’Università di Pavia. T. 1. 1369-1400. Pavia. 1905. Doc. 602; Барабанов О.Н.
Бартоломео Боско – генуэзский юрист XIV-XV вв.: теория и практика
гражданского судебного процесса. СПб.: Алетейя. 2002. С. 12-14;
O.N. Barabanov. Bartolomeo Bosco, juriste génois aux XIVe-XVe siècles: théorie
et pratique de la procédure civile. SPB. : Aleteïa. 2002. pp.12-14.
Барабанов О.Н. Бартоломео Боско
– итальянский городской юрист конца XIV-XV вв. // Город в средневековой
цивилизации Западной Европы Т. 3. Человек внутри городских стен. Формы
общественных связей. М.: Наука. 2000. С. 260-261. O.N.
Barabanov. Bartolomeo Bosco, juriste italien citadin (fin XIVe-XVe
ss. //La ville dans la civilisation de l’Europe occidentale du Moyen Age.
T.3. L’homme dans l’enceinte de la ville. Les formes de relations sociales.
M. :Nauka.2000. pp.260-261.
[107] Pour plus d’informations
sur Ingo Grimaldi cf.: Bosco B. Consilia egregii domini Bartholomei
de Bosco famosissimi iuris consulti genuensis. Lodani.
1620. Cons. 2, 40, 42, 61, 111, 171, 192, 210, 234, 430.
[112] Origone
S. L’amministrazione genovese a Caffa nel sec. XV // Saggi e documenti. T. 3.
Genova. 1983. Doc. 46.
[113] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. 3029. Diversorum Filze. 9. N. 389. Cf.: Близнюк С.В. Генуэзская
Фамагуста в XV в. // Причерноморье в средние века. T. 4. СПб.: Алетейя. 2000. С. 274.
Cf.S.V.
Blizniouk. Famagouste pendant la période génoise du XVe siècle//La région de la
mer Noire au Moyen Age. T.4. SPB. : Aleteïa. 2000. p
274.
[114] Fossati
Raiteri S. Genova e Cipro. L’inchiesta su Pietro de Marco, Capitano di Genova
in Famagosta (1448-1449). Genova. 1984. Docc. 13,
53, 57, 88, 116, 214, 221, 224, 277.
[115] Jorga N.
Notes et extraits pour servir à l’histoire des Croisades au XVe siècle // Revue
de l’Orient latin. T. VIII. 1900. P. 28-30; Карпов С.П.
Трапезундская империя и западноевропейские государства в XIII-XV вв. М. Изд-во МГУ. 1981. С. 111-113,
172. S.P. Karpov. L’empire de Trébizonde et les Etats d’Europe occidentale aux
XIIIe-XVe ss. M.: Edition MGU. 1981. pp. 111-113, 172.
[116] Argenti Ph. The Occupation of Chios by the Genoese
and their Administration of the Island. 1346-1566. Cambridge.
1958. T. 1. P. 466.
[117] Origone
S. L’amministrazione genovese a Caffa nel sec. XV // Saggi e documenti. T. 3.
Genova. 1983. Doc. 122, 124.
[118]
Roccatagliata A. Notai genovesi in Oltremare. Atti rogati a Pera e Mitilene. T.
1. Pera, 1408-1490. Genova: Università di Genova. 1982. Doc. 32.
[119]
Roccatagliata A. Notai genovesi in Oltremare. Atti rogati a Pera e Mitilene. T.
1. Pera, 1408-1490. Genova: Università di Genova. 1982. Doc. 63.
[120] Vigna A.
Codice diplomatico delle colonie tauro-liguri durante la Signoria dell’Ufficio
di San Giorgio T. 1-2 // Atti della Società Ligure di storia patria. T. 6-7.
Genova. 1871-1879: Doc. 156. T. 1. P. 373-374. 25.09.1455, Doc. 127. T.1. P.
316. 21.06.1455. Quant à cette période de l’histoire de Caffa voie également: Барабанов О.Н. Судебное дело Бруноро Сальваиго (Каффа, 1454 г.): опыт историко-юридического исследования // Причерноморье в средние века. Т. 2. М.: Изд-во МГУ. 1995. С.
20-36; Барабанов О.Н. Новые материалы о статусе burgenses генуэзской Каффы //
Причерноморье в средние века. Т. 3. СПб.: Алетейя. 1998. С. 117-125.
O.N. Barabanov. L’affaire Brunoro Salvaigo (Caffa, 1454) : expérience
d’une étude juridico-historique//La région de la mer Noire au Moyen Age. T.2.
M. :Edition MGU. 1995. pp. 20-36 ; O.N. Barabanov. Nouveaux documents
sur le statut des « burgensis » de Caffa à la période génoise//La
région de la mer Noire au Moyen Age. T.3. SPB. : Aleteïa. 1998. pp.
117-125.
[121] Vigna A.
Codice diplomatico delle colonie tauro-liguri durante la Signoria dell’Ufficio
di San Giorgio T. 2 // Atti della Società Ligure di storia patria. T. 7. Genova. 1879. Doc. 788, 821; Колли Л.П. Кафа в
период владения ею Банком Святого Георгия // Известия Таврической ученой
архивной комиссии. Т. 47. Симферополь. 1912. С. 75. L.P.
Kolli. Caffa à l’époque où elle était détenue par l’Office de Saint
Georges//Bulletin de la commission scientifique des archives de Tauride. T.47.
Simféropol. 1912. p. 75.
[122]
Roccatagliata A. Notai genovesi in Oltremare. Atti rogati a Pera e Mitilene. T.
1. Pera, 1408-1490. Genova: Università di Genova. 1982. Doc. 74.
[123] Olgiati
G. Angelo Giovanni Lomellino: attività politica e mercantile dell’ultimo
podestà di Pera // La storia dei genovesi. T. 9. Genova: Università di Genova. 1988. P. 162.
[124] Юргевич В.Н. Устав для
генуэзских колоний в Черном море, изданный в Генуе в 1449 г. // Записки Одесского
общества истории и древностей. Т. V. 1863. C. 820-822.
V.N. Yourguevitch. Statuts pour les colonies génoises de la mer Noire, édités à
Gênes en 1449 //Mémoires de la société d’histoire et d’antiquités d’Odessa. T.V.1863.
pp.820-822.
[125]
Roccatagliata A. Notai genovesi in Oltremare. Atti rogati a Pera e Mitilene. T.
1. Pera, 1408-1490. Genova: Università di Genova. 1982. Doc. 17.
[126] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. 3033. Diversorum Filze. 13. N. 122. Cf.: Близнюк С.В. «Сладкая жизнь»
генуэзцев на Кипре в XV в. // Причерноморье в средние века. T. 2. М.: Изд-во МГУ. 1995. С. 39 и сл. Cf.S.V. Blizniouk. « La
dolce vita» des Génois à Chypre au XVe siècle//La région de la mer Noire au
Moyen Age. T.2. M. :Edition MGU.1995. p. 39 et suiv.
[127] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. 3021. Diversorum Filze. 1. N. 104. Cf. Карпов С.П. Регесты
документов Фонда Diversorum Filze Секретного архива Генуи,
относящиеся к истории Причерноморья // Причерноморье в средние века. T. 3. СПб.: Алетейя. 1998. С. 10. Cf.
S.P. Karpov Registres de documents du fonds Diversorum Filze des archives
secrètes de Gênes, concernant l’histoire de la région de la mer Noire//La
région de la mer Noire au Moyen Age. T.3. SPB. : Aleteïa. 1998.
p.10.
[128] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. 3037. Diversorum Filze. 17. N. 52. Cf. Карпов С.П. Регесты
документов Фонда Diversorum Filze Секретного архива Генуи,
относящиеся к истории Причерноморья // Причерноморье в средние века. T. 3. СПб.: Алетейя. 1998. С. 45-46.
Cf. S.P.
Karpov. Registres de documents du fonds Diversorum Filze des archives secrètes
de Gênes, concernant l’histoire de la région de la mer Noire//La région de la
mer Noire au Moyen Age. T.3. SPB. : Aleteïa. 1998.
pp.45-46.
[129] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. Diversorum Registri. 545. cc.62r-v;
Olgiati G. Angelo Giovanni Lomellino: attività politica e mercantile
dell’ultimo podestà di Pera // La storia dei genovesi. T. 9. Genova: Università
di Genova. 1988. P. 160.
[130] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. Diversorum Registri. 545. cc. 64v-65r;
Olgiati G. Angelo Giovanni Lomellino: attività politica e mercantile
dell’ultimo podestà di Pera // La storia dei genovesi. T. 9. Genova: Università
di Genova. 1988. P. 161.
[131]
Roccatagliata A. Notai genovesi in Oltremare. Atti rogati a Pera e Mitilene. T.
1. Pera, 1408-1490. Genova: Università di Genova. 1982. Doc. 30.
[132]
Roccatagliata A. Notai genovesi in Oltremare. Atti rogati a Pera e Mitilene. T.
1. Pera, 1408-1490. Genova: Università di Genova. 1982. Doc. 52.
[133] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. 3041. Diversorum Filze. 21. N. 63. Paviot J.
Comment avoir justice des dommages subis en mer au XVe siècle // Publication du
Centre européen d’études bourguignonnes. N. 30. 1990. p. 124.
[134] Vigna A.
Codice diplomatico delle colonie tauro-liguri durante la Signoria dell’Ufficio
di San Giorgio T. 1-2 // Atti della Società Ligure di storia patria. T. 6-7.
Genova. 1871-1879: Doc. 534. T. 2(1). P. 85.
[135] Vigna A.
Codice diplomatico delle colonie tauro-liguri durante la Signoria dell’Ufficio
di San Giorgio T. 1-2 // Atti della Società Ligure di storia patria. T. 6-7.
Genova. 1871-1879: Doc. 535. T. 2(1). P. 86.
[136] Archivio
di Stato di Genova. Notaio Branca Bagnara. Filza 14, n. 60, 08.08.1461; Olgiati
G. I genovesi in Oriente dopo la caduta di Costantinopoli // Studi balcanici.
Roma. 1989. P. 56-57.
[137] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. 3047. Diversorum Filze. 27. N. 351. Cf. Карпов С.П. Регесты
документов Фонда Diversorum Filze Секретного архива Генуи,
относящиеся к истории Причерноморья // Причерноморье в средние века. T. 3. СПб.: Алетейя. 1998. С. 57; S.P.
Karpov. Registres de documents du fonds Diversorum Filze des archives secrètes
de Gênes, concernant l’histoire de la région de la mer Noire//La région de la
mer Noire au Moyen Age. T.3. SPB. : Aleteïa. 1998. p.
57.; Pistarino G. I signori del mare. Genova: Università di Genova. 1992. P. 382.
[138] Argenti Ph. The Occupation of Chios by the Genoese
and their Administration of the Island. Cambridge. 1958. T. 3. Doc. 146.
[139] Argenti Ph. The Occupation of Chios by the Genoese
and their Administration of the Island. Cambridge. 1958. T. 3.
Doc. 160.
[140] Roccatagliata
A. Notai genovesi in Oltremare. Atti rogati a Pera e Mitilene. T. 1. Pera,
1408-1490. Genova: Università di Genova. 1982. Doc. 49.
[141] Boldorini
A.M. Caffa e Famagosta nel Liber mandatorum dei revisori dei conti di San
Giorgio. Genova: Università di Genova. 1965. P. 19. c 1r.
[142] Archivio
di Stato di Genova. Archivio Segreto. Diversorum Registri. 572, cc. 52v, 53v,
54r; Boldorini A.M. Caffa e Famagosta nel Liber mandatorum dei revisori dei
conti di San Giorgio. Genova: Università di Genova. 1965. P. 8.
[143] Marengo
E. Genova e Tunisi: 1388-1515 // Atti della Società Ligure di storia patria. T.
XXXII. 1901. P. 80; Pistarino G. I signori del mare. Genova: Università di
Genova. 1992. P. 276.
[144] Boldorini
A.M. Caffa e Famagosta nel Liber mandatorum dei revisori dei conti di San
Giorgio. Genova: Università di Genova. 1965. Doc. 4, 19, 47, 49, 62, 73, 81,
100, 105, 116, 119.
[145]
Roccatagliata A. Notai genovesi in Oltremare. Atti rogati a Pera e Mitilene. T. 1. Pera, 1408-1490. Genova: Università di Genova.
1982. Doc. 75.
[146] Argenti Ph. The Occupation of Chios by the Genoese
and their Administration of the Island. 1346-1566. Cambridge.
1958. T. 1. P. 465.
[147] Boldorini
A.M. Caffa e Famagosta nel Liber mandatorum dei revisori dei conti di San
Giorgio. Genova: Università di Genova. 1965. Doc. 11-13, 20, 21, 24, 54.
[148] Boldorini
A.M. Caffa e Famagosta nel Liber mandatorum dei revisori dei conti di San
Giorgio. Genova: Università di Genova. 1965. Doc. 67.
[149]
Roccatagliata A. Notai genovesi in Oltremare. Atti rogati a Pera e Mitilene. T.
1. Pera, 1408-1490. Genova: Università di Genova. 1982. Doc. 66.
[150] Vigna A.
Codice diplomatico delle colonie tauro-liguri durante la Signoria dell’Ufficio
di San Giorgio T. 1-2 // Atti della Società Ligure di storia patria. T. 6-7.
Genova. 1871-1879: Doc. 42. T. 1. P. 124-125.
[151] Archivio
di Stato di Genova. Sala San Giorgio. Carte dei primi Cancellieri, Busta 89,
14.11.1495; Argenti Ph. The Occupation of
Chios by the Genoese and their Administration of the Island. 1346-1566. Cambridge. 1958. T. 1. P. 373.
[152] Яровая Е.А. Генеалогия и
геральдика генуэзских оффициалов Крыма // Причерноморье в средние века. Т. 6. СПб.: Алетейя. 2005. С. 147-148.
Yarovaya.
E.A. Généalogie et héraldique des fonctionnaires génois de Crimée//Région de la
mer Noire au Moyen Age.T.6. SPB : Aleteïa.2005. p.147-148.
[153] Gioffré
D. Lettere di Giovanni da Pontremoli, mercante genovese. Genova: Università di
Genova. 1982. Docc. 141-142.
[154] Gioffré
D. Lettere di Giovanni da Pontremoli, mercante genovese. Genova: Università di
Genova. 1982. Docc. 94-95, 101, 109, 144, 152, 163.
[155] Gioffré
D. Lettere di Giovanni da Pontremoli, mercante genovese. Genova: Università di Genova. 1982. Docc. 94-95, 97, 101.
[156] Яровая Е.А. Генеалогия и
геральдика генуэзских оффициалов Крыма // Причерноморье в средние века. Т. 6. СПб.: Алетейя. 2005. С. 147-148.
Yarovaya.
E.A. Généalogie et héraldique des fonctionnaires génois de Crimée//Région de la
mer Noire au Moyen Age.T.6. SPB : Aleteïa.2005. p.147-148.
[157] Gioffré D.
Lettere di Giovanni da Pontremoli, mercante genovese. Genova: Università di
Genova. 1982. Doc. 109, 152, 153.
[158] Gioffré
D. Lettere di Giovanni da Pontremoli, mercante genovese. Genova: Università di
Genova. 1982. Docc. 159, 161.
[159] Gioffré
D. Lettere di Giovanni da Pontremoli, mercante genovese. Genova: Università di
Genova. 1982. Docс. 145, 163.